Commission d'enquête |
Collectif Tchernoblaye
Jeudi 20 décembre 2001
Document remis à la Commission
d'enquête de l'Assemblée Nationale
La centrale nucléaire du
Blayais : trop de risques !
A) Risque industriel + risque naturel :
Après l'inondation de la centrale en décembre 1999, des travaux ont été effectués, en particulier le surélèvement des digues. Le Collectif Tchernoblaye considère que ces travaux ne permettent pas d'assurer la sécurité de la centrale face à une nouvelle tempête d'ampleur. Or, avec le dérèglement climatique, qui peut exclure l'hypothèse d'une nouvelle tempête aussi violente, voire encore plus violente que celle de décembre 1999 ?
1) Même lAutorité de Sûreté Nucléaire reconnaît que linondation de la centrale nucléaire du Blayais reste possible :
" L'objectif n'est donc pas de garantir absolument qu'il n'y aura plus jamais aucune inondation sur le site du Blayais, mais de vérifier qu'une nouvelle inondation est improbable ET que si elle se produit, elle sera très probablement sans conséquences sérieuses ". (Jérome Goellner, directeur adjoint de lAutorité de Sûreté Nucléaire, courrier adressé à TchernoBlaye le 18 juillet 2000)
L'Autorité de Sûreté Nucléaire se croit "probablement" rassurante
2) Le rapport du député UDF Claude Birraux (avril 2000) reconnaît limpossibilité dévacuer la population en cas daccident nucléaire au Blayais. Extrait du rapport :
Question : En cas daggravation de la situation, sil avait fallu prendre des mesures dévacuation de la population, cela aurait-il été possible dans le contexte de la tempête (route coupée, pas de courant)? Réponse du Rapporteur : Non, doù lutilité des distributions de pastille diode.
Le Collectif Tchernoblaye attire l'attention sur l'importance fondamentale et dramatique - de cet aveu. Faut-il rappeler que la pastille d'iode ne protège pas des autres éléments radioactifs (Césium 137, strontium 90) et que, de toute façon, elle ne sauverait absolument pas les personnes gravement irradiées.
B)
Risque industriel + risque terroriste :Il est désormais (enfin !) reconnu que les centrales nucléaires ne sont pas prévues pour résister à la chute d'un gros porteur (Boeing, Airbus, etc.) La menace terroriste d'un crash suicide est donc malheureusement à envisager très sérieusement.
Or il ne faut que quelques minutes pour un avion de la ligne Paris-Bordeaux pour quitter sa trajectoire et arriver à la centrale nucléaire du Blayais. Les mesures envisagées sont inopérantes : des avions de chasse chargés d'intercepter l'avion qui quitterait sa trajectoire arriveraient trop tard ! Quant à l'utilisation de missiles anti-aériens, il faudrait la décider pour toutes les installations nucléaires françaises. Mais, qui prendrait, en quelques minutes, la décision de faire abattre un avion avec plusieurs centaines de passagers ? Et si c'était une simple erreur de trajectoire ?
CONCLUSION :
RISQUES ACCEPTABLES ET INACCEPTABLES !Totalement dramatique pour les toulousains, la catastrophe d'AZF a comme seul aspect "positif" que ses conséquences sont restées circonscrites à la région toulousaine.
Une catastrophe nucléaire, et c'est toute l'Europe qui est menacée !
Dans notre société moderne, il faut bien accepter certains risques (dès lors qu'ils sont accompagnés du maximum de précautions). Le risque nucléaire fait-il partie des risques acceptables ?
La réponse est évidente :
De toute évidence, il n'est pas acceptable de continuer à faire courir à la population le risque nucléaire.
- Le 11 septembre 2001, aux USA, les terroristes ont choisi de frapper des symboles (les tours jumelles, le pentagone ) plutôt que de faire le plus de victimes possibles : dans ce cas, ils auraient choisi de frapper des centrales nucléaires. Attendrons-nous que cela arrive ?
- Le 21 septembre 2001, à Toulouse, c'est une usine chimique qui a explosé, occasionnant déjà de terribles dégâts. Attendrons nous les conséquences incommensurables d'une catastrophe nucléaire ?
Une seule solution : programmer immédiatement la sortie d'urgence du nucléaire.
Voir aussi la page Attentats