Risque sismique

Réseau " Sortir du nucléaire " - Fédération de 613 associations
9, rue Dumenge 69004 Lyon – www.sortirdunucleaire.org
Communiqué de presse du dimanche 3 novembre 2002
 

Révélation du Réseau "Sortir du nucléaire" : 

Séismes : 34 réacteurs nucléaires
français (sur 58) hors-normes !

Alors que l'actualité récente rappelle que nous ne sommes pas à l'abri de séismes importants, il apparaît que les systèmes de sécurité de 11 centrales nucléaires (soit 34 des 58 réacteurs nucléaires français) sont déficients et pourraient être inopérants en cas de séisme.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l'incroyable discrétion à laquelle sont soumises ces informations (datant des 3 et 28 octobre 2002), noyées parmi une foule de données banales dans le site internet de l'Autorité de sûreté nucléaire. Elles sont pourtant d'une importance exceptionnelle pour la sécurité des populations.

Pour sept centrales - Blayais, Chinon, Dampierre, Saint-Laurent, Tricastin, Fessenheim et Bugey - les systèmes de sécurité n'assureraient alors plus le refroidissement des réacteurs.
Pour quatre autres centrales - Cattenom, Flamanville, Golfech et Saint-Alban  - des "anomalies pourraient rendre le système de commande à distance inopérant (...) [remettant] en cause le fonctionnement de robinets importants pour la sûreté nécessaires après un séisme."

Ces graves déficiences pourraient hélas conduire à une catastrophe. Que se passerait-t-il en cas de séisme dont l'épicentre serait proche d'une centrale nucléaire?
Il est avéré qu'aucune mesure efficace ne peut être mise en oeuvre en cas de catastrophe nucléaire. A Tchernobyl, 800 000 "liquidateurs" ont été sacrifiés. Qui irait en cas de catastrophe en France ?

Nous avons donc eu de la chance depuis 20 ans, mais la sécurité des populations ne doit pas dépendre du hasard : les onze centrales nucléaires concernées doivent être immédiatement fermées et la sortie du nucléaire mise en oeuvre de toute urgence.

Contact :  Stéphane Lhomme 06 64 100 333

LES DEUX DOCUMENTS

Site Internet de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (28 octobre 2002)
http://www.asn.gouv.fr/data/evenement/44_2002_ano.asp

Erreur de conception affectant la résistance au séisme de réservoirs d'eau de plusieurs réacteurs de 900 MWe

L'Autorité de sûreté nucléaire a été informée le 14 octobre 2002 par Electricité de France d'une erreur de conception affectant la résistance au séisme des réservoirs PTR et ASG des réacteurs du Blayais, de Chinon, Dampierre, Saint-Laurent et du Tricastin. A la suite de la découverte en 2000 d'une anomalie de conception remettant en cause la tenue à un séisme de forte intensité des réservoirs ASG et PTR des réacteurs des sites du Bugey et de Fessenheim, l'Autorité de sûreté nucléaire avait demandé en août 2000 à EDF de mener des investigations complémentaires sur l'ensemble des autres réacteurs. Les résultats de ces investigations ont permis d'identifier des écarts semblables à ceux constatés à Fessenheim et au Bugey sur cinq autres sites. Ainsi, à Chinon, au Blayais et au Tricastin, la tenue à un séisme de très forte intensité n'est pas acquise pour les réservoirs ASG et PTR. Pour les sites de Dampierre et Saint-Laurent, l'anomalie de conception ne concerne que les réservoirs ASG. Le réservoir PTR du réacteur contient de l'eau destinée à remplir la piscine du réacteur lors du déchargement ou du rechargement du combustible et à assurer le refroidissement du cour du réacteur dans certaines situations accidentelles en alimentant en eau les systèmes RIS (système d'injection de sécurité) et EAS (système d'aspersion de l'enceinte). Le réservoir ASG du réacteur contient de l'eau qui alimente les générateurs de vapeur, notamment en cas de défaillance des moyens utilisés en fonctionnement normal, afin d'assurer le refroidissement du cour. En cas de perte de l'intégrité de ces réservoirs lors d'un séisme de très forte intensité, certaines fonctions de sauvegarde assurant le refroidissement du réacteur pourraient ne plus être assurées. EDF a informé l'Autorité de sûreté nucléaire qu'un programme de modifications permettant de restaurer la tenue au séisme de très forte intensité de ces réservoirs sera présenté dans un délai de deux mois. Ce défaut de conception pouvant affecter la sûreté de plusieurs réacteurs en cas de séisme, l'incident a été provisoirement classé au niveau 1 de l'échelle INES qui en compte 7.

 

Site Internet de l'Autorité de Sûreté Nucléaire - (03/10/2002)

http://asn.gouv.fr/data/evenement/39_2002_ano1.asp

Anomalie générique - Non-conformité de montage de certains robinets importants pour la sûreté sur les centrales nucléaires de Cattenom, Flamanville, Golfech et Saint-Alban - Réacteurs de 900MWe et 1300MWe

Le 5 août 2002, EDF a informé l'Autorité de sûreté nucléaire qu'une non-conformité affectant les cardans des commandes à distance de certains robinets importants pour la sûreté étaient susceptibles d'affecter les réacteurs de 900MWe et de 1300MWe.

Afin de protéger les opérateurs contre les radiations, certains robinets sont dotés d'un dispositif mécanique composé de tiges associées par des cardans permettant de les manoeuvrer à distance. L'anomalie en cause est un montage incorrect des cardans affectant des robinets de circuits importants pour la sûreté, notamment le circuit d'injection de sécurité et d'aspersion de l'enceinte.

Les premières non conformités de ce type ont été détectées sur le réacteur 1 de Cattenom en novembre 2000. A la demande de l'Autorité de sûreté nucléaire, EDF a réalisé des investigations sur l'ensemble des réacteurs qui ont mis en évidence des anomalies similaires sur le réacteur 3 de Cattenom, le réacteur 2 de Flamanville, le réacteur 2 de Saint-Alban et les réacteurs 1 et 2 de Golfech.

Bien qu'aucun dysfonctionnement n'ait jusqu'alors été constaté en fonctionnement normal, ces anomalies pourraient rendre le système de commande à distance inopérant en cas de séisme. EDF a proposé de vérifier et de remettre en conformité les robinets importants pour la sûreté sur les réacteurs concernés. L'ASN examine l'acceptabilité des délais de réparation proposés par EDF.

En raison de dégradations pouvant remettre en cause le fonctionnement de robinets importants pour la sûreté nécessaires après un séisme, ces anomalies ont été classées au niveau 1 de l'échelle INES.

TchernoBlaye