Non au "Bac pro nucléaire"

 

Où l'on constate que l'Education nationale et les autorités locales (Communauté des communes de l'Estuaire) aident la centrale nucléaire du Blayais à investir l'enseignement public et à offrir aux jeunes... un avenir radioactif. Ecoeurant...

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Sud-Ouest - 17 juin 2008

FORMATION. --12 élèves du lycée professionnel de l'Estuaire de Blaye vont passer le bac pro Environnement nucléaire : un nouveau diplôme pour un avenir assuré

Zoom sur le bac nucléaire

La zone contrôlée du Centre nucléaire de production d'électricité du Blayais (CNPE), autrement dit de la centrale nucléaire de Braud-et-Saint-Louis, 12 élèves du lycée professionnel de l'Estuaire la connaissent bien : ils en ont une réplique dans leurs locaux du lycée professionnel de l'Estuaire et se rendent régulièrement dans la « vraie ». Une zone où les accès sont réservés à une élite de techniciens.

Ce travail de technicien nécessite une formation pointue. Une formation qui ouvrira les portes des métiers du nucléaire (niveau chef d'équipe d'emblée) à ces jeunes qui débutent lundi prochain les épreuves de la première session du bac pro Environnement nucléaire. Une première en Aquitaine. Seuls quatre lycées en France proposent cette formation. Ils seront en tout 44 élèves en France à plancher sur leurs copies cette semaine et le lycée professionnel de Blaye est, pour les trois ans à venir, centre national d'examen (collecte des copies et correction) pour ce bac peu connu du public et presque confidentiel jusqu'à présent.

Un avenir serein. Déjà titulaires au minimum d'un BEP industriel, les jeunes du lycée de l'Estuaire, neuf garçons et trois filles, ont choisi, pour la plupart, de passer ce diplôme afin d'entrer dans la vie active après l'obtention du précieux bout de papier. Parfois chez EDF ou plus généralement chez des prestataires de services travaillant pour l'énergie nucléaire.

À l'heure où EDF se tourne vers les énergies renouvelables est-ce une branche d'avenir ? « Oui, répond Marc Melguen en charge de la communication, le nucléaire a encore sa place et il n'est pas polluant. Autre intérêt de cette formation : dans les 10 à 15 ans à venir (voire un peu avant), les anciennes centrales seront démantelées. Il faudra alors du personnel compétent pour cette tâche délicate. Le besoin de techniciens hautement qualifiés devrait être de 100 à 120 par an et ce pour les dix ans à venir. » Ce bac nécessite de la part des élèves un bon niveau d'enseignement général (maths et physique notamment) ainsi que le désir d'acquérir un excellent savoir-faire, tâche facilitée par les travaux pratiques sur le site de Braud.

Il permet également à ceux qui le souhaitent de postuler au CNPE pour des jobs d'été. Car, l'environnement nucléaire, c'est également la logistique (transports de matières radioactives), l'assainissement, la décontamination, les fabricants et utilisateurs de sources radioactives (radio-pharmaceutiques, générateurs de rayonnements dans la radiothérapie), sans oublier la protection civile ou l'armée (sous-marins nucléaires).

Une volonté commune. Ces élèves de terminale ont commencé leur cursus en septembre 2006. Le bac pro Environnement nucléaire avait été décidé en 2004 : un laps de temps relativement court entre le projet et la mise en place, car « tout le monde a joué le jeu », note le proviseur adjoint, Michel Rocher.

La volonté d'instaurer à Blaye cette formation a été décidée par un triumvirat formé par EDF, l'Éducation nationale et le Conseil régional. Pour le GIE (EDF et ses prestataires) et Areva, il s'agissait de faire face à une nécessité de personnels nouveaux (pour la maintenance et le démantèlement des centrales nucléaires). Pour l'Éducation nationale et la Région, il s'agissait de profiter, à Blaye, de la proximité du CNPE du Blayais pour pouvoir doper un établissement déjà performant dans ce domaine avec l'instauration, dès 1993, d'un BEP AAR (Agent d'assainissement radioactif).

La volonté du chef d'établissement d'alors, Serge Picard, ainsi que celle des élus locaux et de certains cadres d'EDF comme Marc Melguen, ont participé au succès de l'installation de ce bac peu ordinaire au lycée de l'Estuaire. Un bac « porteur pour lequel nous avons de bons équipements et des moyens humains avec des enseignants qualifiés (notamment Francis Bourgeois) », précise Brigitte Lazcano, proviseur du LP. Ceux qui le pourront ou le voudront, une fois ce bac en poche, auront la possibilité de poursuivre leurs études vers un BTS (un seul existe en France, à Strasbourg).

 


Réseau "Sortir du nucléaire" – Fédération de 698 associations – Tel : 04.78.28.29.22
Communiqué du Lundi 6 septembre 2004 - Education nationale – Rentrée


Non au "Bac pro nucléaire"

Le Réseau "Sortir du nucléaire" publie un dossier complet sur l' "éducation au nucléaire" dans l'Education nationale
Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce la création par l'Education nationale d'un Bac pro "Logistique nucléaire" et sa mise en place au lycée de l'Estuaire, à Blaye (Gironde), pour le plus grand profit de la centrale nucléaire du Blayais. Il s'agit d'un pas supplémentaire dans la politique de propagande pronucléaire mise en place par l'Education nationale depuis le lancement du programme nucléaire français. Le Réseau "Sortir du nucléaire" publie ce jour un dossier complet intitulé "Education nationale : lorsque l’idéologie pro-nucléaire est imposée aux élèves" qui montre, par de nombreux exemples, comment le lobby nucléaire avec la complicité de la hiérarchie de l'Education nationale :
- manipule les élèves et ce dès l'école primaire
- tente d'influencer aussi les enseignants en poste ou en formation
Le Réseau "Sortir du nucléaire" soutient son association adhérente Tchernoblaye, présente en Gironde, qui protestera contre la mise en place du "Bac pro nucléaire" au lycée de l'Estuaire, près de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) :
Non au "Bac pro-nucléaire" - vendredi 10 septembre 2004
9h00 à Blaye (Gironde) pendant le Conseil de formation

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Sud-Ouest - Mercredi 8 septembre 2004 - EDUCATION.
--L'éventualité d'une mise en place d'un bac professionnel «environnement nucléaire» est dénoncée par le Réseau "Sortir du nucléaire" qui entend réagir


La formation qui dérange

Rien ne dit aujourd'hui que c'est le lycée professionnel de l'Estuaire à Blaye qui accueillera en France la première formation « Bac professionnel environnement nucléaire ». Si ce n'est pas ici, la formation verra le jour ailleurs. Car de toutes façons, il s'agit là d'une volonté nationale de mettre en place ce type de formation qui semble désormais mieux correspondre à l'attente des professionnels, au delà du BEP Agent en Assainissement radioactif (AAR) dont la formation est dispensée en France depuis dix ans à Blaye, ainsi qu'à Montélimar (en formation initiale sur un an).

« La mise en place d'un bac professionnel dans ce domaine particulier va dans le droit fil de l'évolution d'un BEP vers de nouvelles exigences qu'ont les professionnels de la question, notamment s'agissant de l'encadrement d'équipes », indiquent Serge Picard, proviseur du lycée professionnel de l'Estuaire et Alain Schamp, chef des travaux (lire également ci-contre). Pour mémoire, à Blaye, le BEP AAR fait encore le plein cette année avec douze élèves venus de la grande région Aquitaine. Certaines années, des élèves sont venus de bien plus loin encore, de Montpellier par exemple.

TchernoBlaye dénonce. De ce sujet, parmi d'autres, il sera notamment question lors de la réunion du Conseil de Formation qui se tiendra vendredi matin à 9 heures à la Maison des services au public de Blaye. Ce conseil de formation (1) a été créé à l'échelle du pays de Haute-Gironde il y a un an et demi sous l'égide de Philippe Plisson, vice-président du Pays en charge de l'économie et de l'emploi. « Avec pour objectif d'établir un état des lieux des formations existantes, ce qui met en évidence des manques le cas échéant et permet aussi d'harmoniser les différentes formations. Pour éviter les doublons et les redondances sur le même territoire » précise Philippe Plisson qui doit d'ailleurs, avec Bernard Madrelle, député-maire de Blaye, rencontrer à Bordeaux le nouveau recteur, M. Marois, demain jeudi à 17 h 30.

C'est à la réunion blayaise de vendredi que TchernoBlaye, membre du réseau « Sortir du nucléaire », a décidé de s'inviter, pour dénoncer « la création par l'Education nationale d'un "bac pro logistique nucléaire" et sa mise en place au lycée professionnel de l'Estuaire, pour le plus grand profit de la centrale du Blayais. Il s'agit d'un pas supplémentaire dans la politique de propagande pro-nucléaire mise en place par l'Education nationale depuis le lancement du programme nucléaire français ». Ce collectif fédérant 698 associations (dont TchernoBlaye), publie d'ailleurs sur internet un dossier d'une douzaine de pages, faisant valoir ses arguments « contre l'idéologie pro-nucléaire imposée aux élèves ». Il estime que « le lobby nucléaire avec la complicité de l'Education nationale, manipule les élèves dès l'école primaire et tente d'influencer les enseignants en poste ou en formation ».


(1) Ce conseil est notamment constitué par des représentants du syndicat mixte du pays de Haute-Gironde, les proviseurs et principaux des établissements secondaires des cinq cantons, des représentants de la Maison familiale de Frédignac, du Centre de formation multi-métiers de Reignac, du CFAA de Pugnac, de la mission locale, de l'ANPE, des différents centres de formation et associations liées à l'insertion.

 

TchernoBlaye