TchernoKids

Dans ses éditions des 18 février et 18 mars 2002, le quotidien Sud-Ouest publie l'appel du footballeur Alain Roche pour trouver des familles d'accueil pour des enfants ukrainiens touchés par la catastrophe de Tchernobyl. Tchernoblaye relaie aussitôt cet appel, ce qui contribue à trouver des familles. Ces familles, la famille Roche, et Sud-Ouest sont incontestablement d'une totale bonne foi.

Nous n'en dirons pas autant de l'association en question dont la présidente a précisé qu'elle n'était "ni pour, ni contre le nucléaire". Elle déclare aussi "Le nombre de cancers diminue. Les taux de guérison atteignent 60 à 70%. Quand un enfant est accueilli ici, c'est une famille entière qui est sauvée."

Nous n'en dirons pas plus sur cette association que nous connaissons peu, par contre nous savons que d'autres association du même genre sont financées en sous-main par les pro-nucléaires pour tenir un discours neutre ("ni pour ni contre le nucléaire") sur un sujet qui devrait pourtant pousser naturellement à être contre le nucléaire. Nous vous conseillons de lire (ci-dessous) le compte-rendu du Colloque organisé par la CRII-RAD le 28 mars 2002 et qui montre à quel point, 16 ans après, la situation est encore terrible en particulier en Ukraine et Bélarus.

Nous attirons aussi l'attention sur le terrible reportage photographique du grand photographe Paul FUSCO qui montre les enfants horriblement malformés. C'est hélas la stricte réalité. Mais ces pauvres petits "monstres" ne sont jamais accueillis en France, eux. (L'héritage de Tchernobyl - Photographies du reportage de Paul Fusco sur les enfants de Tchernobyl, présentées dans un magnifique livre d'art. - Grand format, environ 150 pages, 60,50 €  (port compris) - Chèque à renvoyer par la poste à Réseau "Sortir du nucléaire" 9 rue Dumenge F-69004 LYON France

Ci-dessous :

Le résumé du Colloque de la CRIIRAD
Les articles de Sud-Ouest


Quelques phrases relevées au cours du colloque de la CRIIRAD le 28 mars 2002, Salle Victor Hugo de l'Assemblée Nationale :

A la suite de la catastrophe de Tchernobyl, au Belarus, pays mitoyen de l'Ukraine, les Professeurs Youri BANDASHEVSKY (actuellement en prison), Vassili NESTERENKO, Michel FERNEX et Pierre FLOR-HENRY ont mis en évidence une multitude de maladies liées à l'iode 131, au césium 137 et au césium 134.

Le cancer de la thyroïde dû à l'iode 131 n'est qu'une partie infime des problèmes de santé rencontrés par les habitants des territoires contaminés (plus de 2 millions de personnes). Pourtant l'OMS et autres organismes officiels ne veulent voir que cette maladie, car, malgré les grandes souffrances et les séquelles qu'elle engendre, elle est réputée " guérissable ".

Le césium agit différemment selon les organes - y compris sur la thyroïde - et comme la population continue à se nourrir de produits contaminés, l'intoxication à faibles doses est constante et permanente.

La pathologie du césium touche tous les organes. Dans les zones contaminées, 100% des enfants ont des problèmes de thyroïde (pas seulement des cancers, des hyper ou hypothyroïdies, Hashimoto, etc), 80% des enfants ont une maladie cardiaque, beaucoup d'enfants souffrent des yeux (cataracte des enfants).

140 000 enfants ont été " mesurés " sur un fauteuil anthropo-gammamétrique spécialement conçu et adapté. Leur taux de radioactivité peut atteindre 2 000 à 7 000 becquerels/kg de poids du corps.

60% de la contamination interne actuelle provient du lait.

L'ONU (par le truchement de l'AIEA dont l'objectif officiel est la promotion du nucléaire) parle cyniquement du stress de l'évacuation comme une des causes les plus importantes de toutes les maladies, jetant aux oubliettes la contamination permanente par la radioactivité des aliments, du bois, de l'environnement et les scientifiques qui ne sont pas du même avis.

Or il est reconnu par le moindre bon sens que les enfants ne ressentent pas ce stress de la même manière que les adultes surtout les plus âgés, lesquels perdent tous leurs repères en dehors de leur cadre de vie habituel (c'est le même problème lorsque, chez nous, ils sont envoyés en maison de retraite-mourroir). Mais au Bélarus, les enfants sont particulièrement malades. Au moins autant que les personnes âgées, sinon plus. Le stress n'y est pour rien du tout.

Depuis 7 ans, la démographie du Bélarus est devenue négative. Il y a 7 naissances pour 14 décès. L'espérance de vie est passée de 68 ans pour les hommes avant 1986 à moins de 60 ans aujourd'hui. Depuis 5 ans, 300 villages n'ont enregistré aucune naissance.

En Russie, l'effet Tchernobyl s'ajoute aux résultats calamiteux des essais nucléaires atmosphériques et autres divers gâteries radioactives.

Il a été démontré que le césium a également un effet contraceptif chez la jeune femme à cause d'une inversion du cycle hormonal qui empêche la nidation de l'ovule. De même, la production hormonale du placenta, qui accumule du césium pour protéger le foetus, peut subir des anomalies.

Plusieurs auteurs ont mis en évidence, tant dans les zones contaminées que chez les liquidateurs russes, qu'également aux USA (après les essais nucléaires atmosphériques) et qu'au Japon (après Hiroshima et Nagasaki), que LE CERVEAU GAUCHE EST PARTICULIÈREMENT SENSIBLE AUX RADIATIONS. Cela entraîne selon les cas une réduction de l'intelligence verbale et globale, mais pas de l'intelligence non verbale (cerveau droit), des troubles psychologiques (84% des liquidateurs), des crises épileptiques intermittentes (70% des liquidateurs), des excès de schizophrénie (survivants de Nagasaki : 6%, reste du Japon : 0,2-0,8%), des anomalies à l'électroencéphalogramme (E.E.G.), des syndromes de fatigue chronique (femmes et liquidateurs).

La membrane cellulaire des cellules de l'hémisphère gauche du cerveau est détruite de manière 4 000 fois plus importante À FAIBLE DOSE qu'à haute dose. Ce phénomène est dû à " l'effet PETKAU ".

Tout cela remet donc en cause la philosophie des scientifiques qui prônent le "recyclage" des déchets faiblement radioactifs dans les casseroles ou les carrosseries de voiture, ou qui prétendent que les rejets liquides ou gazeux dits " contrôlés " des installations nucléaires sont sans danger pour la faune, la flore et l'être humain.

D'autre part, une parade à la contamination permanente a été trouvé à partir de la PECTINE de pomme, qui a la propriété d'absorber et d'éliminer les métaux lourds. Actuellement 45 000 enfants ont été traités par l'institut Belrad sur 500 000. Amélioration gouvernementale de moyens financiers et humains pour faire mieux, penserions-nous ? Et bien non ; c'est l'inverse qui se produit : suppression de la plupart des 370 centres de détection et de soins du Professeur Nesterenko. Il n'en reste que 85 dont 25 grâce à des ONG allemandes.

Sur un plan plus général, il faut savoir qu'en 1958, l'ONU a imposé un accord entre toutes ses agences, dont l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), avec son agence destinée à faire la promotion de l'énergie nucléaire, l'AIEA (Agence Internationale de l'Énergie Atomique). Cet accord stipule que tous les travaux pouvant gêner la promotion du nucléaire doivent être soumis à l'accord préalable de l'AIEA. Tant que cet accord ne sera pas amendé dans le sens d'une réelle transparence, le monde entier vivra dans le mensonge du nucléaire.

Hubert REEVES nous a fait l'honneur de sa présence et nous a communiqué ses réflexions d'astrophysicien éclairé. Merci à lui pour ces deux phrases (que j'ai retenues entre autres nombreuses explications), à accrocher au-dessus du lit de tous les scientifiques et de tous les responsables politiques dans le monde entier :

" LE NUCLÉAIRE N'A PAS D'AVENIR. "

" LE NUCLÉAIRE EST UN MAUVAIS MOMENT À PASSER DANS L'HISTOIRE. "

Un mauvais moment à passer, c'est aussi ce que doivent se dire le Professeur Youri BANDASHEVSKY et sa famille, car sans votre aide par les milliers de pétitions que vous allez signer (http://www.sortirdunucleaire.org/info16/li1634.htm), (voir aussi AMNESTY INTERNATIONAL http://www.fortunecity.com/boozers/vines/858/bandazhevski/france/12.htm), c'est huit années de goulag à régime sévère qu'il va passer pour avoir voulu soigner des enfants contre l'avis des experts internationaux.


Sud-Ouest - Lundi 18 mars 2002 - DRAME DE TCHERNOBYL--Alain Roche, le défenseur des Girondins de Bordeaux, est passé à l'offensive en organisant l'accueil, pendant quelques semaines, d'enfants de Tchernobyl contaminés après l'explosion de la centrale nucléaire en avril 1986. Plusieurs familles jouent le jeu. Le but est atteint

Des familles d'accueil pour les enfants irradiés

" Les Girondins ont été extraordinaires ", s'amuse Alain Roche. Mais cette fois, il ne s'agit pas de football. L'hommage s'adresse directement aux lecteurs de " Sud-Ouest ". Le 18 février dernier, aux côtés de son épouse Julie, l'ancien joueur du PSG avait lancé un appel dans nos colonnes pour sensibiliser les familles aux douloureux problèmes des enfants de Tchernobyl. Alain Roche et son épouse connaissent bien la situation : depuis plusieurs années, ils accueillent régulièrement de jeunes Biélorusses par l'intermédiaire d'Espoir à Tchernobyl, une association qui travaillait jusqu'ici surtout en région parisienne. C'est pour aider cette association à recruter de nouvelles familles qu'Alain et Julie Roche ont eu l'idée d'aller frapper à la porte de " Sud-Ouest ". Il fallait quatorze familles. Ils en auront finalement beaucoup plus. " J'ai ressenti un véritable élan ", commente Julie qui a pris en charge la permanence téléphonique avant d'aiguiller les appels vers Lesley Suiro, la présidente d'Espoir à Tchernobyl. " Les demandes ont été tellement nombreuses qu'il n'a pas été possible de toutes les prendre en compte. Certaines familles devront attendre le voyage du mois de novembre, puisque l'association en organise deux par an, un au printemps, un à l'automne. "

Des heures bouleversantes. Il y a quelques jours, les familles, parfois accompagnées de leurs enfants, se sont retrouvées au café-restaurant l'Atmosphère, à Saint-Germain-du-Puch, près de Libourne en Gironde. Isabelle et Thierry, les propriétaires de l'établissement qui ouvrent, eux aussi, leur maison à un enfant de Tchernobyl, avaient bien volontiers accepté de prêter leur salle pour une " réunion de cadrage ". Trois heures étonnantes, bouleversantes, saturées par l'énergie communicative de Lesley Suiro qui met la rigueur scientifique de sa formation de médecin au service de son engagement et de son humanisme.

Pas de consigne. Les récits sont souvent terribles. La centrale a explosé pendant la nuit du 16 avril 1986. Quelques heures plus tard, en partant à l'école, les enfants se sont attardés en route, fascinés par la catastrophe et la fumée. Ils ont pu recommencer le lendemain car, pendant 48 heures, aucune consigne de sécurité ne fut donnée à la population. Lesley Suiro raconte ses derniers voyages sur place : " Une route coupe d'immenses champs de pommiers. A gauche, des panneaux répètent qu'il est interdit de consommer les fruits. A droite, rien, tout est permis (...) A l'hôpital, les enfants passent leurs journées dans des boxes stériles, sans livre, sans jouet, sans télévision. Les médicaments sont fournis gratuitement aux enfants cancéreux, jusqu'à épuisement des réserves. Après, les familles doivent les acheter elles-mêmes uniquement en payant avec des dollars, en attendant les nouvelles livraisons. "

Faut-il désespérer ? " Surtout pas. Le nombre de cancers diminue. Les taux de guérison atteignent 60 à 70 %. Quand un enfant est accueilli ici, c'est une famille entière qui est sauvée. " Bien décidés à offrir une nouvelle chance à ces enfants, les couples girondins se sont organisés. Des médecins, des dentistes, des laboratoires ont été contactés. Des enseignants, des membres de la communauté russe ont été sollicités pour que le dialogue s'instaure. Arrivés samedi, les jeunes repartiront le 6 avril.


 Sud-Ouest – lundi 18 février 2002
Le coup de coeur d'Alain Roche
Le footballeur des Girondins et son épouse Julie s'apprêtent à recevoir chez eux un enfant victime de la catastrophe de Tchernobyl. Ils lancent un appel pour trouver très vite d'autres familles d'accueil

Katia, Leonid ou Sergueï ressemblent à nos enfants. Souvent, ils sont plus pâles car encore convalescents d'une leucémie ou d'un cancer. Ils viennent d'Ukraine, de Biélorussie ou de Russie, trois Etats irradiés par l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl du 16 avril 1986. Les discours rassurants de l'époque s'écroulent devant les réalités d'aujourd'hui : selon les Nations unies, 160 000 kilomètres carrés (l'équivalent du tiers de la France) ont été contaminés, touchant 9 millions de personnes.

VIVRE LA SOLIDARITE

Les maladies s'ajoutent à des conditions de vie déjà difficiles dues à la crise économique et aux carences d'organisation. Les enfants des familles les plus démunies s'alignent au premier rang de ce cortège de souffrances. Fondée en 1990, l'association Espoir Tchernobyl agit sur le terrain en équipant des hôpitaux et en organisant des collectes de médicaments et de nourriture. Mais aussi en recherchant de vraies vacances à ces enfants. C'est lorsqu'ils résidaient à Feucherolles (Yvelines) qu'Alain Roche et son épouse Julie découvrent l'association : "Des voisins accueillaient des enfants, puis nous avons fait la connaissance de la présidente, Lesley Suiro ", explique Julie Roche. Souvent sollicité pour diverses causes, Alain Roche voit là l'occasion d'apporter autre chose qu'une image ou de l'argent : " Agir concrètement, vivre la solidarité au lieu de la louer ", explique le footballeur des Girondins. Un véritablement engagement, car sa famille, désormais installée dans un village du Libournais, s'apprête à recevoir pour la sixième année un enfant de Tchernobyl. C'est loin d'être chose facile. " Les enfants arrivent à Paris après vingt-sept heures passées en autocar, une épreuve épuisante pour des gamins à la santé fragile ", souligne Alain Roche. Ensuite se dresse la barrière de la langue. S'il s'appuie sur le lexique français-russe des expressions courantes fourni par l'association, son épouse favorisera la spontanéité des regards, gestes ou attitudes. Par ailleurs, le séjour sera l'occasion de réaliser analyse et bilan de santé, sans oublier un passage chez le dentiste. " L'ensemble des professions médicales nous soutient en réalisant bénévolement tous ces actes ", note Julie.
DISPONIBILITE ET SIMPLICITE
Pourquoi révéler aujourd'hui cet acte de solidarité qui, jusque-là, ne faisait l'objet que de discrètes rumeurs ? " Le prochain séjour se déroulera du 16 mars au 6 avril, et quatorze enfants restent sans famille d'accueil. Nous avons décidé de lancer un appel afin de mobiliser toutes les bonnes volontés ", explique Julie. Seule famille girondine à recevoir des enfants de Tchernobyl, le couple espère susciter de nouvelles vocations. Afin d'accélérer la communication, il met à disposition numéro de téléphone et adresse e-mail personnels pour informer les familles candidates et leur fournir quelques utiles conseils concernant le séjour.

" Attention, ce n'est pas un jeu, il faut être motivé, suffisamment disponible et soigneusement réfléchir avant de s'engager ", avertit Alain Roche. Bien évidemment, durant leurs trois semaines de séjour, les enfants sont entièrement à la charge des familles d'accueil. Mais il est inutile de trop en faire : la découverte d'un nouvel univers et un bain dans l'affection d'un cadre familial combleront de bonheur des enfants jusque-là peu choyés par la vie. Chez les Roche, on misera comme d'habitude sur la simplicité en intégrant le nouvel arrivant dans la vie quotidienne rythmée par les trois enfants du couple : quelques balades sur la plage, du roller sur les quais de Bordeaux, dessins animés et console vidéo viendront compléter puzzle et jeux de société.
Pratique :
Julie Roche, 06.22.62.45.94. E-mail : mialty@wanadoo.fr.
Association Espoir à Tchernobyl : Maison Alfred-de-Vigny, 78960 Voisin-le-Bretonneux, tél./fax 01.30.43.30.31.

TchernoBlaye