Mise en demeure !

 

20 juin 2000 : Scoop TchernoBlaye !

Les réacteurs N°1 et N°2 de la centrale
nucléaire du Blayais menacés d'arrêt

BORDEAUX, 20 juin (AFP) - La Direction de la sûreté des installations nucléaires (DSIN) a menacé de faire arrêter les réacteurs 1 et 2 de la centrale du Blayais (Gironde) si la preuve n'était pas faite de la "stabilité de la digue protégeant le site contre les inondations", a-t-on appris mardi auprès du collectif Tchernoblaye, un rassemblement d'opposants à la centrale.

En effet, la lettre de mise en demeure était bien consultable sur le site web de l'Autorité de Sûreté Nucléaire mais, pour y accéder, il fallait d'abord cliquer sur une information datant du moi de mai ! Malin : c'est de la vrai transparence, ça...c'est même quasiment invisible ! Mais TchernoBlaye découvre le pot au roses le 20 juin (merci JP !).

Dans son communiqué de presse (voir ci-dessous), TchernoBlaye regrète que la CLI n'ait pas été informée : sûrement aurait-elle alors publié cette information. Stupeur : le lendemain, dans Sud-Ouest, l'Autorité de Sûreté explique avoir informé le bureau de la CLI lors de sa réunion du 9 juin.

Le 25 juillet, nous demandons à la CLI sa version. Nous avons droit à une réponse du genre "Oui, c'est vrai, l'Autorité de Sûreté nous l'a dit, mais pas fort." Convaincant ! Un membre de la CLI finit par reconnaître que l'importance de l'information n'a pas été mesurée. C'est déjà plus crédible. Mais pas plus rassurant...

 

Communiqué du Collectif TchernoBlaye (Le 20 juin 2000)

Centrale nucléaire du Blayais :
fermeture le 7 juillet…ou avant ?
EDF mise en demeure
par l’Autorité de sûreté !

Dans un courrier daté du 7 juin, André-Claude Lacoste, le Directeur de la Sûreté des Installations Nucléaires (DSIN), met EDF en demeure pour non respect des engagements relatifs à la protection contre les inondations, et menace de décider la mise à l’arrêt des réacteurs 1 et 2 de la centrale du Blayais au plus tard le 7 juillet.

EDF n’est tout simplement pas en mesure de prouver " la stabilité de la digue protégeant le site contre les inondations après qu’elle ait été rehaussée ".

Considérant l’extrême gravité de cette situation, le collectif TchernoBlaye demande la fermeture immédiate de la centrale. En effet, puisque la stabilité de la digue n’est pas avérée, il n’est pas acceptable d’attendre jusqu’au 7 juillet ! Et pourquoi se limiter aux seuls réacteurs 1 et 2 ?

Qui plus est, la CLI (Commission Locale d’Information), dont le bureau s’est pourtant réuni le 9 juin dernier, semble ne pas être au courant de ce grave manquement aux mesures de sécurité. Nous demandons au président de la CLI, M. Philippe Madrelle, ainsi qu’aux responsables des collectivités locales, par exemple la ville de Blaye, de prendre leurs responsabilités.

De même, le Directeur de la Sûreté des Installations Nucléaires peut être mis en cause pour ne pas avoir pris ses responsabilités en accordant un nouveau délais à EDF.

Le Collectif TchernoBlaye considère qu’EDF fait en la circonstance une nouvelle preuve de l’extrême légèreté avec laquelle elle traite les questions de sécurité concernant les centrales nucléaires en général et celle du Blayais en particulier.

Le Collectif TchernoBlaye estime que cet événement, le comportement d’EDF, et l’inconsistance des " responsables " de la sécurité nucléaire illustrent parfaitement la pertinence de la revendication des manifestants du 23 avril dernier : " Fermeture immédiate de la centrale nucléaire du Blayais ".

L’Allemagne a montré la voie de la sortie du nucléaire, seule solution pour mettre, le plus rapidement possible, un terme au terrible danger que fait peser l’industrie nucléaire sur les populations.

Collectif TchernoBlaye : AIE, Aquitaine Alternatives, Chiche !, Cinéma Utopia, Greenpeace, JCR, LCR, Les Verts, Partenia33, TchernoBlaye.

 

TchernoBlaye