La digue de la centrale : en perdition !

Suite à l’inondation 27 décembre 1999, la digue située entre la Gironde et la centrale nucléaire du Blayais a été reconstruite de façon beaucoup plus massive. Tchernoblaye révèle qu’une partie de cette digue est en train de basculer vers l’avant et de se désolidariser du reste de l’ouvrage. Cette information est cruciale car la centrale nucléaire du Blayais ne peut fonctionner sans cette digue… et sans l’assurance de sa stabilité : En effet, le 7 juin 2000, le directeur de l’Autorité de sûreté nucléaire André-Claude Lacoste écrivait à EDF :  "je vous mets en demeure de me transmettre la note d'étude révisée justifiant la stabilité de la digue, au plus tard le 7 juillet 2000. En cas de non respect de cette injonction, je vous informe que je déciderai la mise à l'arrêt des réacteurs 1 et 2 de la centrale du Blayais."
 
Tchernoblaye exige donc :
- la mise à l’arrêt des réacteurs 1 et 2
- des éléments qui justifieraient que la danger est moindre pour les réacteurs 3 et 4, sans quoi leur mise à l’arrêt serait aussi nécessaire.

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Voici exactement le point où une partie de la
digue se désolidarise du reste de l'ouvrage.


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De plus près. Notez bien que, si le mur bascule,
c'est que la digue sur laquelle il
est érigé est en train de basculer !

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Voici ce que ça donne de derrière. Rassurant, non ?

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Une autre vue de derrière. Notez bien le repère (35) qui
est bien le même que pour les photos prises de l'autre côté.


Tchernoblaye - association membre du Réseau "Sortir du nucléaire"
Communiqué du lundi 18 octobre 2004

Digue de la centrale du Blayais : l'Autorité
de sûreté découvre (enfin) le problème !

L'association Tchernoblaye constate avec satisfaction que l'Autorité de sûreté nucléaire vient (enfin) de découvrir les défaillances de la nouvelle* digue censée protéger la centrale nucléaire du Blayais. Il y a un an, le 12 octobre 2003, Tchernoblaye avait organisé une manifestation et permis à 300 personnes de constater de leurs propres yeux les déboires de cette digue. Les inspecteurs semblent avoir découvert que la digue bascule et que le "mur en L" qui la surplombe est en train de se desceller.
* Suite à l’inondation 27 décembre 1999, la digue située entre la Gironde et la centrale nucléaire du Blayais a été reconstruite de façon beaucoup plus massive. Tchernoblaye a révèlé fin 2003 qu’une partie de cette digue est en train de basculer vers l’avant et de se désolidariser du reste de l’ouvrage.

Cette information est cruciale car la centrale nucléaire du Blayais ne peut fonctionner sans cette digue… et sans l’assurance de sa stabilité : En effet, le 7 juin 2000, le directeur de l’Autorité de sûreté nucléaire André-Claude Lacoste écrivait à EDF :  "je vous mets en demeure de me transmettre la note d'étude révisée justifiant la stabilité de la digue, au plus tard le 7 juillet 2000. En cas de non respect de cette injonction, je vous informe que je déciderai la mise à l'arrêt des réacteurs 1 et 2 de la centrale du Blayais."
 
Tchernoblaye exige donc :
- la mise à l’arrêt des réacteurs 1 et 2
- des éléments qui justifieraient que la danger est moindre pour les réacteurs 3 et 4, sans quoi leur mise à l’arrêt serait aussi nécessaire.


Extraits du compte-rendu de l'inspection menée le 31 aout 2004 par l'Autorité de sûreté au Blayais

B. Compléments d’information
Lors de leur visite des installations de protection volumétrique, les inspecteurs ont noté que le phénomène de tassement et de basculement du mur "en L" jouxtant le dispositif pare houle situé au droit de l'ouvrage de rejet, et qui avait été observé dès sa construction, semblait se poursuivre. Les premiers tassements observés vous ont conduit à retirer les enrochements qui  avaient été initialement posés sur l'assise de ce mur pour les placer devant celui-ci.

B.1. Je vous demande de m'adresser les éléments de justification attestant de la tenue du mur sous sollicitations dynamiques (houle + vent), et tenant compte de l'enlèvement des enrochements.
Le mur "en L", de part et d'autre de l'ouvrage de rejet, est constitué de plusieurs éléments reliés entre eux par des joints en élastomère de type "WATERSTOP". Ces joints subissent des contraintes du fait qu'en différents endroits les éléments constitutifs du mur présentent des défauts d'alignement dus au phénomène de tassement et de basculement différentiels.

B.2. Je vous demande de m'indiquer si les contraintes auxquelles sont soumis ces joints sont compatibles avec les caractéristiques mécaniques du matériau qui les compose et de vous positionner sur leur maintien en l'état. Par ailleurs, la justification initiale du calage altimétrique et de la tenue de cette protection périphérique anti-houle prenait en compte des tassements prévisionnels liés en particulier aux caractéristiques du sol qui supporte les ouvrages. Ces justifications intégraient une marge de tassement prévisible de 30 cm. Or les derniers relevés topographiques analysés en inspection montrent qu'au niveau des voiles repérés 76 et 77, au droit desquels les valeurs maximales du tassement ont été mesurées, les tassements actuels sont du même ordre de grandeur que cette marge.

B.3. Compte tenu de ce tassement observé quatre ans après la réfection et la rehausse des protections périmétriques, je vous demande : de maintenir une surveillance par mesures topographiques tous les semestres des phénomènes de tassement et de m'en communiquer les résultats accompagnés de votre analyse critique, de revoir l'ensemble des justifications de cette protection anti-houle mentionnées dans la note EME GC/01 0031 indice A, et de m'adresser vos conclusions précisant en particulier votre positionnement concernant les marges existantes vis-à-vis de l'ensemble des critères fixés.

(...)

Vous voudrez bien me faire part de vos observations et réponses concernant ces points dans un délai qui ne dépassera pas deux mois.


Voir le compte rendu complet : ICI

TchernoBlaye